« Il a maintenant une occasion de remettre les pendules à l'heure et de soutenir Israël afin qu'il puisse terminer sa campagne contre le Hamas le plus rapidement possible. »
Des familles palestiniennes de la ville de Rafah partent avec leurs biens empilés sur des voitures et des camions, lundi. PHOTO : SAHER ALGHORRA/ZUMA PRES
La bataille pour Rafah a commencé à Gaza, et
c'est une partie essentielle de la guerre d'autodéfense d'Israël contre le
Hamas. Les dirigeants du groupe terroriste ont fait traîner les négociations en
vue d'un cessez-le-feu pendant des mois, sans avoir l'intention de libérer les
otages alors que le président Biden protégeait leur bastion contre les attaques.
Aujourd'hui, les auteurs de l'attentat du 7 octobre apprennent que M. Biden ne
peut pas les protéger.
"Aucune pression, aucune décision d'une
quelconque instance internationale n'empêchera Israël de se défendre", a
déclaré dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahou. "Si Israël est
contraint de rester seul, il restera seul. Mais nous savons que nous ne sommes
pas seuls, car d'innombrables personnes honnêtes dans le monde entier
soutiennent notre cause".
Tôt lundi matin, Israël a ordonné l'évacuation de
l'est de Rafah, dirigeant les civils vers des lieux sûrs. Dans l'après-midi,
les chars israéliens ont avancé. Le plan consiste à évacuer et à combattre dans
la ville morceau par morceau, en déplaçant rapidement les civils vers le nord
et l'ouest, sans laisser au Hamas le loisir de s'attacher la population comme
bouclier humain.
Les objections des contempteurs habituels
affluent. La France estime que déplacer les civils de Rafah est un crime.
Préfère-t-elle qu'Israël se batte au milieu d'eux ou qu’il laisse le Hamas
tranquille ? L'Unrwa déclare qu'elle s'opposera à l'évacuation. L'agence des
Nations unies pour les réfugiés place à nouveau son idéologie anti-israélienne
au-dessus de la sécurité des civils palestiniens.
L'invasion de Rafah a été rendue nécessaire le 7
octobre, lorsque le Hamas a massacré 1.200 Israéliens. Dès ce moment, il était
impossible pour Israël de permettre au Hamas de contrôler le territoire, de
rester au pouvoir et de planifier le prochain massacre, comme le promettent les
terroristes.
La décision de M. Biden de s'opposer à toute
action sur Rafah est difficile à comprendre. Puisqu'il n'y avait pas d'autre
moyen pour Israël d'atteindre ses objectifs, le président s'est rangé du côté
de la défaite israélienne et de la victoire du Hamas.
Il a maintenant une occasion de remettre les
pendules à l'heure et de soutenir Israël afin qu'il puisse terminer sa campagne
contre le Hamas le plus rapidement possible. Comme le souligne un haut
fonctionnaire israélien, "cette administration ne soutient jamais rien de
ce que nous faisons jusqu'à ce que nous le fassions". En octobre, la
Maison Blanche s'est opposée en privé à toute invasion terrestre de Gaza. Elle
s'est ralliée à cette position lorsqu'Israël a fait ce qu'il avait à faire,
comme il le fait actuellement.
Rafah abrite les dirigeants du Hamas, quatre bataillons
terroristes, des otages et un poste frontière avec l'Égypte, à partir duquel le
Hamas contrôle l'arrivée de l'aide et fait entrer en contrebande des
fournitures militaires. C'est une ville cruciale pour l'avenir du groupe
terroriste. Ce n'est que lorsque Rafah sera menacée de tomber que le Hamas sera
prêt à livrer ses derniers otages.
Après l'annonce par Israël de l'évacuation des
civils lundi, le Hamas s'est finalement empressé de présenter une contre-offre.
Il est intéressant de voir ce qu'une pression réelle peut accomplir. Rappelons
qu'après le bombardement de la ville de Gaza par Israël en novembre, le Hamas a
libéré 105 otages pour souffler un peu.
Malgré les informations diffusées par les médias,
lundi soir, le Hamas n'avait pas "accepté" un véritable accord de
cessez-le-feu contre des otages. Il a proposé à Israël de mettre fin à la
guerre, ce qui signifie accepter la défaite. En réponse, le cabinet de guerre
israélien, qui comprend le principal rival politique de M. Netanyahou, a décidé
à l'unanimité d'avancer à Rafah tout en envoyant des négociateurs "pour
épuiser les possibilités de parvenir à un accord".
Si M. Biden veut un cessez-le-feu qui compte, il
soutiendra Israël et laissera le Hamas se rappeler ce que c'est que de négocier
le dos au mur.
-------------------------
Why
Israel Must Take Rafah, traduction, Le Bloc-note
Par la rédaction du Wall Street Journal, le 6 mai 2024