L'Amérique veut utiliser Benny Gantz ,l'ex-chef de l'armée israélienne, comme cheval de Troie pour imposer ses exigences et assurer la défaite d'Israël à Gaza.
Gadi Taub |
Aux yeux de l'administration Biden, le Hamas est
un problème mineur. Le plus gros problème, c'est Benjamin Netanyahou. Les
États-Unis sont prêts à vivre avec les mandataires de l'Iran partout, dans le
cadre de leur politique d'"intégration régionale", c'est-à-dire en
apaisant l'Iran. Mais ils ne veulent pas vivre avec la coalition de Benjamin
Netanyahou. L'entêté Netanyahou ne veut manifestement pas apprendre de ses
tuteurs potentiels, comme le secrétaire d'État américain Antony Blinken,
comment "partager le voisinage" avec les génocidaires de Gaza, de
Judée et de Samarie, du Liban et de Téhéran, dont son électorat comprend qu'ils
sont déterminés à les assassiner.
Si le problème Netanyahou est trop important
pour être contenu, il doit être résolu. Et il semble que l'administration Biden
se soit focalisée sur ce que Tony Badran a appelé une ‘solution hérodienne’ :
trouver un mandataire local qui imposera l'agenda américain à un électorat
israélien réticent.
Le roi Hérode le Grand a conquis son trône
grâce à l'intervention de l'Empire romain, qui l'a aidé à vaincre ses
adversaires israélites. L'empire américain veut aider à installer Benny Gantz
comme prochain premier ministre d'Israël pour la même raison : Pour l'administration
le plan consiste l’aider à vaincre Netanyahou, puis à rassembler une coalition dovish qui amènerait Israël sur la voie
des négociations pour la création de deux États. Ce serait bien peu susceptible
de produire deux États, mais cela contribuerait néanmoins à la
"désescalade" à Gaza, le dernier point chaud de la région où le pouvoir
de l'Iran est réellement remis en question.
La politique du Parti démocrate au
Moyen-Orient étant en jeu, la pression sur Israël a été implacable. Jamais
auparavant une administration américaine n'avait œuvré de manière aussi
systématique pour saper la démocratie et la souveraineté israéliennes. L’opération
est particulièrement choquante dans le contexte d'une guerre existentielle pour
la survie à la suite d'une odieuse série d'assassinats terroristes à grande
échelle. Les guerres offrent des opportunités, et il semble évident que
l'opportunité que l'administration Biden a vu dans les attaques du 7 octobre était
moins la sécurité d'Israël qu'une opportunité d’étouffer toute résistance à la
politique d'intégration régionale pro-iranienne de Washington.
S'il veut survivre, Israël doit briser le
nœud coulant que l'Iran est en train d'assembler autour de nous et que
l'administration Biden promeut et protège activement.
Les États-Unis tiennent Israël en laisse en
rationnant les munitions fabriquées aux États-Unis dont dépend l'effort de
guerre. Ils nous ont forcés à fournir à nos ennemis une "aide
humanitaire" que le Hamas contrôle et qui soutient sa capacité à combattre.
Les États-Unis construisent un port pour subvertir notre contrôle du flux de
marchandises vers Gaza. Ils se sont abstenus d'opposer leur veto à une décision
anti-israélienne au Conseil de sécurité de l'ONU à la fin du mois de mars. Ils
ont laissé filtrer leur intention de reconnaître unilatéralement un État
palestinien et ils ont permis à l'Iran de nous attaquer directement avec un
barrage de plus de 300 roquettes et drones, sans avoir le moindre prix à payer.
L’attaque qui a été principalement stoppée par une combinaison de technologie
israélienne supérieure et de défauts sur les missiles iraniens qui se sont
écrasés dans tout le Moyen-Orient, et dans une certaine mesure par les
intercepteurs américains. L’administration américaine nous a ensuite dit que la
défense réussie d'Israël contre cette attaque devrait être considérée comme une
violation des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle protège
systématiquement le Hezbollah d'une véritable attaque israélienne. Elle a fait
tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher l'invasion terrestre de Rafah,
qui est nécessaire pour gagner la guerre et elle tente d'arrêter la guerre avec
un accord sur les otages qui assurerait la survie du Hamas.
Les États-Unis ne protègent pas Israël des
tribunaux de La Haye qui menacent à présent d'émettre des mandats d'arrêt
contre Netanyahou et d'autres personnes. Au lieu de cela, ils se servent de ces
mandats. Ils menacent en partie eux-mêmes d'imposer des sanctions à une unité
de Tsahal, subvertissant ainsi la chaîne de commandement et faisant pression
sur les unités de Tsahal pour qu'elles se conforment aux exigences américaines
plutôt qu'aux ordres de leurs supérieurs. À un moment donné, le secrétaire
d'État Blinken a outrageusement demandé à rencontrer en tête-à-tête le chef
d'état-major de Tsahal, Herzi Halevi (ce qui lui a été refusé), traitant le
commandant des forces armées israéliennes comme s'il devait rendre des comptes au
représentant puissance étrangère.
Pendant ce temps, l'ensemble de l'appareil du
parti démocrate, de Joe Biden jusqu'au bas de l'échelle, a continué à attaquer
directement Netanyahou dans les termes les plus durs, les plus personnels et
les plus humiliants, proclamant publiquement son mépris pour le leader
israélien en temps de guerre. Joe Biden a qualifié le premier ministre élu
d'Israël de "sale type", tandis que le chef de la majorité au Sénat,
Chuck Schumer, est allé jusqu'à expliquer aux Israéliens qu'ils avaient fait le
mauvais choix lors de leurs élections. Jerrold Nadler, membre démocrate du
Congrès, a renchéri sur Schumer en affirmant que M. Netanyahou était le pire
dirigeant juif depuis "2 000 ans", c'est-à-dire depuis Hérode.
La Maison Blanche semble pousser d'éminents
démocrates juifs à attaquer le premier ministre israélien afin d'éviter d'être
accusés d'être "anti-israélienne" ou "antisémite", une
accusation qui pourrait nuire aux démocrates dans des États clés comme la
Floride, l'Arizona et le Michigan, alors que les électeurs juifs voient leurs
enfants poussés hors des campus par une combinaison de bureaucrates DEI
anti-juifs et de foules pro-Hamas. Mais il n'est pas difficile de comprendre ce
stratagème. En fait, la Maison Blanche a ses propres groupes de manifestants en
Israël, qu'elle encourage régulièrement à descendre dans la rue à des moments
clés. Selon les dirigeants des manifestants de "Never-Bibi", la
Maison Blanche est en contact permanent avec eux pour la coordination.
Toutes ces actions ouvertement subversives
contre un allié militaire clé des États-Unis n'ont pas encore produit le
résultat escompté, à savoir un gouvernement soumis dirigé par le prétendu roi
Benny. Le candidat américain au rôle d'Hérodien n'a cessé de s'écarter du
scénario (c'est pourquoi il aurait été convoqué à Washington pour être
réprimandé).
Il y avait pourtant des raisons à cela.
Chaque fois que l'attaque contre la souveraineté d'Israël, la démocratie, ou
même contre Netanyahou personnellement, devenait trop brutale, Gantz, qui
comprend assez bien son électorat, s'est rallié à la défense de la souveraineté
d'Israël et de notre droit de choisir notre propre gouvernement. Ce n'est pas
parce que M. Gantz a renoncé à remplacer M. Netanyahou, mais parce qu'il sait
qu'il ne peut pas gagner une élection en Israël en donnant l'impression de se
joindre aux États-Unis pour attaquer les intérêts les plus vitaux du pays ou
pour saper notre indépendance. Plus important encore, toute tentative de
renverser M. Netanyahou au nom d'une solution à deux États imposée est vouée à
se retourner contre son auteur, en particulier auprès de l'électorat israélien
de l'après-7 octobre.
Aujourd'hui, cependant, il semble que
Washington et son candidat hérodien en puissance soient enfin sur la même
longueur d'onde. Cela peut s'expliquer par le fait que l'administration a
appris à draper ses attaques dans les habits de l'intérêt d'Israël : Mettre
l'accent sur la "normalisation saoudienne" et la "coalition
internationale", minimiser la "solution à deux États", insister
sur l’impératif de "sauver les otages", atténuer le discours sur la
fin de la guerre, et ainsi de suite. Il se peut aussi que Gantz ait reçu
l'assurance des États-Unis qu'ils allaient faire monter d'un cran leur campagne
de pression maximale contre Netanyahou, en facilitant la mise en œuvre des
actes d'accusation de la CPI. Quelle qu'en soit la raison, Gantz a finalement
jeté le gant.
Gantz a annoncé son défi ouvert à Netanyahou
dans un tweet tendu, grammaticalement torturé, accablé par le besoin de
prétendre que sa nouvelle position n'est pas une trahison de l'ancienne. Il
s'agit d'un amalgame de contradictions tournant comme des débris spatiaux
autour d'une étoile mourante. Voici ce qu'on peut y lire :
L'incursion à Rafah
est importante dans la longue lutte contre le Hamas. Le retour de nos otages,
qui ont été abandonnés par le gouvernement du 7 octobre, est bien plus
important. Si un accord responsable pour le retour de nos otages, avec le
soutien de l'ensemble de l'establishment de la sécurité, et non conditionné à
la fin de la guerre, est empêché par les ministres qui ont dirigé le gouvernement
le 7 octobre, alors le gouvernement n'aura plus le droit de continuer à exister
et à diriger la guerre.
L'essentiel n'est pas difficile à déchiffrer
: Mettons fin à la guerre mais appelons-la autrement. Sinon, nous ferons tomber
Netanyahou. Mais l'emballage n'est pas moins instructif. Tout d'abord, Gantz
accepte la terminologie de la protestation permanente "Never-Bibi",
qui ne cesse de reprocher à ce gouvernement de nous avoir
"abandonnés" lors de ce terrible shabbat. Gantz souligne ensuite que
la responsabilité incombe uniquement à Netanyahou et à son gouvernement du 7
octobre - c'est-à-dire avant que Gantz et son parti ne rejoignent la coalition.
C'est précieux, car M. Gantz a lui-même
participé activement aux idées fausses qui ont conduit à l'échec des défenses
israéliennes le 7 octobre, et il en a même été l'auteur principal dans certains
cas. Il a été chef d'état-major adjoint des FDI, chef d'état-major des FDI,
ministre de la sécurité et également "Premier ministre suppléant" de
M. Netanyahou.
En tant que chef d'état-major, M. Gantz a
considérablement réduit les forces terrestres de Tsahal, conformément à la
vision d'une "petite armée technologique" fondée sur l'hypothèse
erronée que les guerres terrestres à
grande échelle appartiennent au passé. Il était le membre le plus haut placé
d'un establishment de la sécurité qui a fait valoir sa conviction que le Hamas
pouvait être pacifié en laissant entrer l'argent du Qatar et en permettant aux
habitants de Gaza de travailler en Israël. En tant que ministre de la sécurité,
M. Gantz a supervisé l'inauguration de la barrière de sécurité high-tech à la
frontière de Gaza, dont il a assuré aux habitants du Néguev occidental qu'elle
les protégerait du Hamas et leur permettrait de prospérer, ce qui, a-t-il dit,
constituera "notre grande victoire" sur les terroristes. M. Gantz
était tellement convaincu de l'efficacité de cette barrière high-tech qu'il a
ordonné le désarmement des équipes de défense civile dans les petits villages
et kibboutzim du Néguev en raison des vols répétés d'armes à feu d'assaut. Nous
savons ce que cela a donné. Les localités qui ont ignoré les ordres de M. Gantz
et conservé leurs armes ont pu résister plus longtemps et sauver beaucoup plus
de vies.
Mais le tweet de M. Gantz n'était pas
seulement un exercice d'auto-absolution pour des gens qui ont la mémoire
courte. Il s'est également rapproché de l'idée d'un recadrage des objectifs de
guerre d'Israël afin de faire du retour des otages l'objectif principal
d'Israël, même au prix d'une défaite dans la guerre. Le retour des otages est
"bien plus important" que l'invasion de Rafah maintenant, a-t-il
proclamé, avec une feuille de vigne mentionnant que Rafah peut être envahi à un
autre moment, "dans la longue lutte contre le Hamas".
Enfin, M. Gantz a créé une dichotomie entre
"l'ensemble de l'establishment sécuritaire", qui soutient un accord,
et les "ministres qui ont dirigé le gouvernement le 7 octobre", qui
s'y opposent. L'establishment de la sécurité est vraisemblablement rationnel et
professionnel, et les "ministres qui ont dirigé le gouvernement le 7
octobre" - y compris semble-t-il le ministre de la défense Yoav Gallant, sont
une bande d'amateurs de droite sans cœur. Sauf que, bien sûr, le travail de
l'establishment de la sécurité est d'être en charge de la sécurité. Après le 7
octobre, l'échec massif de 20 ans de doctrine de l'establishment de la sécurité
apparaît au grand jour. Sans surprise, le tweet de M. Gantz a reçu un rapport
très inconfortable entre les commentaires et les mentions "j'aime".
Pourtant, Tony Blinken avait des raisons
d'être satisfait. Enfin, Gantz semble prêt à jouer le rôle que l'administration
lui a assigné : exploiter la faille dans la société israélienne en prenant sans
équivoque le parti de la petite mais puissante faction "Never-Bibi",
dans le but de remplacer Netanyahou à la tête du pays.
Tony Badran a écrit "Les
nouveaux Hérodiens" à l'époque de la lutte pour la réforme du système
judiciaire. Netanyahou était déjà une épine dans le pied de la politique d'"intégration
régionale" de Biden, puisqu'il insistait pour que la volonté de l'Iran de
se doter d'armes nucléaires soit être stoppée par tous les moyens nécessaires.
L'administration Biden a prétendu se soucier de la réforme judiciaire, mais,
comme le suggère clairement la critique par les démocrates de l'arrêt Dobbs de
la Cour suprême des États-Unis, ce n'est pas parce qu'ils sont en faveur d'un
système judiciaire tout-puissant. Le problème a toujours été Netanyahou.
Les arguments de Badran concernant
l'intervention américaine à l'époque sont doublement valables aujourd'hui, car
les interventions sont beaucoup plus grossières. Mais son argument n'était pas
seulement une critique de l'hypocrisie américaine et des tactiques
antidémocratiques. La comparaison avec Hérode visait à donner une leçon sur le
prix que la Judée a payé pour la stratégie d'Hérode. L'alliance avec le géant
romain a assuré la victoire d'Hérode sur ses rivaux juifs dans la politique
interne de la Judée, mais le prix à payer a été la perte totale de
l'indépendance juive.
Hérode gagna en pouvoir et en prestige, et sa
famille devint intime des dirigeants de Rome, mais rien de tout cela ne sauva
Israël. Au contraire, la politique hérodienne a fini par transformer la terre
d'Israël en une province de l'empire sous domination romaine directe. La perte
d'indépendance de la Judée par rapport à Rome a entraîné la destruction du
second temple et l'exil pendant deux millénaires de la majeure partie du peuple
juif, ce qui a conduit à une situation d'impuissance existentielle face aux
expulsions et aux pogroms qui ont culminé, de mémoire d'homme, avec
l'Holocauste. La stratégie hérodienne s'est-elle avérée efficace pour les Juifs
? Pas vraiment.
Un tel cauchemar peut-il revenir ? Oui, c'est
possible. Il n'est pas du tout certain qu'Israël puisse survivre à quatre
années supplémentaires d'une administration démocrate déterminée à créer un
État palestinien terroriste au cœur de la terre d'Israël, dans le cadre d'un
Moyen-Orient "intégré", c'est-à-dire dominé par l'Iran. S'il veut
survivre, Israël doit briser le nœud coulant que l'Iran est en train
d'assembler autour de son cou et que l'administration Biden promeut et protège
activement. Une fois que l'Iran aura effectivement obtenu des armes nucléaires,
le danger augmentera de façon exponentielle.
Mais il n'est pas certain non plus que la
tentative d'installer Benny Gantz à la tête d'une coalition dovish, soumise à l'administration,
puisse réellement fonctionner.
Il est vrai que les États-Unis ont beaucoup à
faire. Les élites progressistes israéliennes sont peu nombreuses mais
redoutables, comme elles l'ont démontré en triomphant d’un gouvernement élu
dans la lutte pour la réforme judiciaire. Cette élite croit toujours en une
solution à deux États et elle est tout à fait d'accord avec le plan américain
visant à l'imposer contre la volonté de la majorité. La gauche israélienne a
depuis longtemps renoncé à persuader l'électorat de soutenir la création d'un
État palestinien, et elle est tout à fait à l'aise avec l'utilisation de moyens
extra-démocratiques pour imposer les solutions qu'elle souhaite à ses ennemis
intérieurs. Comme les élites hellénisées de l'époque d'Hérode, elle considère
la domination impériale comme un moyen de soutenir sa propre idée de la judéité
alliée au pouvoir contre les éléments rétrogrades qui se trouvent en son sein.
Le tweet de M. Gantz souligne que l'élite,
qui est ancrée dans les échelons supérieurs de l'armée et de la sécurité,
soutient le plan de cessez-le-feu. Ce groupe exerce déjà une grande influence
sur la manière dont la guerre est menée. Il s'est efforcé de saper la
possibilité d'un contrôle israélien à long terme de la bande de Gaza et s'est
opposé à la promesse de Netanyahou d'entrer à Rafah. Il y a aussi le soutien
quasi unanime de la presse, dont le rôle principal a été de diaboliser tous
ceux qui s'opposent à la reddition au Hamas par le biais d'un accord sur les otages,
en les qualifiant de "sans cœurs. Il y a aussi notre Cour suprême toute puissante
et nos forces de l'ordre hautement politisées, et enfin, le monde des affaires
et en particulier son secteur de la haute technologie, dont les entrepreneurs
ont tendance à pencher pour les opinions mondialistes et financent
l'omniprésente campagne d'affichage qui accuse Netanyahou de tous les maux (et
personne d'autre).
Mais le projet d'imposer la politique
américaine par le biais d'une alliance des élites sous la houlette de Gantz
présente une faille profonde. La popularité de Gantz repose sur l'ambiguïté, ce
qui explique pourquoi il a toujours refusé de répondre aux questions concernant
son point de vue sur la question d'un État palestinien. Sa seule voie vers la
victoire consiste à adopter une position sécuritaire de faucon et à rester
vague quant aux négociations sur la création de deux États. En effet, la
majorité des faucons en Israël n'a fait que croître après le 7 octobre.
Cette majorité serait furieuse contre
Netanyahou s'il ne remporte pas la victoire. Mais pour capter le vote des
mécontents, il ne faut pas offrir la défaite, et encore moins une solution à
deux États qui n'existe pas. Quelque 100.000 personnes évacuées ne peuvent
toujours pas rentrer chez elles dans le Néguev occidental ou dans le nord, près
de la frontière avec le Hezbollah au Liban. Aucun accord de prise d'otages ne
les convaincra qu'ils sont désormais en sécurité. En outre, les Israéliens ont
vu ce qu'une bande de terroristes déterminés peut faire à partir de la petite
bande de Gaza. Ils n'opteront pas facilement pour un gouvernement désireux de
donner à l'Autorité palestinienne terroriste, bien mieux armée et entraînée,
une chance de faire de même à partir de la Judée et de la Samarie, une région
bien plus vaste, perchée au-dessus de la plaine côtière vulnérable d'Israël.
Alors que le pouvoir du roi Hérode reposait des
liens aussi visibles que possible avec la toute puissante Rome, côtoyer les
sauveteurs potentiels du Hamas ne peut qu'être un handicap pour Gantz auprès de
ses électeurs potentiels. Et lorsque les États-Unis reconnaîtront un État
palestinien, ce qui devrait se produire cet été selon les rumeurs, les
intrigues électorales de Gantz ne seront plus qu'une note de bas de page de
l'histoire, tandis que la campagne américaine contre son allié du Moyen-Orient
se poursuivra.
-----------------------------------------
Références :
The
Gantz Megillah, traduction Le Bloc-note
Par Gadi Taub Tablet Magazine le 8 Mai 2024
Gadi Taub est
auteur, historien et éditorialiste. Il coanime le podcast Israel Update de Tablet.