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18 mars 2024

Un rapport montre l’implication du personnel de sécurité de l'Autorité palestinienne dans le terrorisme, par Ohad Merlin

"Les forces de l'Autorité palestinienne censées lutter contre la terreur commettent elles-mêmes des actes de terrorisme, et l'Autorité palestinienne, les encourage au lieu de les décrier " 

Ohad Merlin

Un rapport publié par Regavim en début de semaine a identifié des dizaines d'exemples de personnels armés de l'Autorité palestinienne impliqués dans le terrorisme.

Le rapport, intitulé "Officiers le jour, terroristes la nuit", met en lumière l'implication des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne (PASF) dans des actes de terrorisme perpétrés ou projetés. Ils ont contribué à la planification, l'assistance et l'incitation à ces actes, sans parler de leur glorification par l'Autorité palestinienne elle-même.

Selon le rapport, 46 membres des Forces Armées Palestiniennes  (FAP) ont été tués alors qu'ils commettaient des actes terroristes visant la vie de dizaines d'Israéliens innocents. 25 de plus ont été arrêtés et au moins sept autres ont été blessés, ce qui prouve l’existence d’une dérive systémique dans les rangs de l'AP.

Le rapport montre que non seulement l'Autorité palestinienne ne condamne pas le terrorisme perpétré par ses forces de sécurité, mais qu'elle glorifie activement ces actes, en soutenant financièrement les terroristes et leurs familles. Le rapport critique également les institutions politiques et sécuritaires israéliennes qui auraient dissimulé l'ampleur de l'implication des membres du PASF dans le terrorisme, ce qui constitue un échec important en matière de renseignement et de politique.

Parmi les exemples de cette implication dans le terrorisme figurent le lieutenant-colonel Saud Al-Titi, un officier du PASF qui a participé à une fusillade en avril 2023 ; le capitaine Ziad Al-Zar'ini, officier de la police des douanes de l'Autorité palestinienne, qui a donné refuge à un terroriste du Hamas qui a assassiné les frères israéliens Yigal et Hillel Yaniv en février 2023 ; le capitaine Hamdi Abu Dayah, un officier du PASF qui a participé à une fusillade en avril 2023 ; Le capitaine Hamdi Abu Dayah, officier de la police civile de l'Autorité palestinienne, qui a tiré sur un bus civil israélien en janvier 2023 ; le capitaine Ahmad Ya'aqub Taha, membre de l'appareil de sécurité nationale de l'Autorité palestinienne, qui a tenté de perpétrer un attentat à la voiture piégée et à l'arme blanche contre des civils israéliens en avril 2023, et bien d'autres encore.

Selon Regavim, les preuves présentées dans son rapport remettent en question la légitimité de l'AP en tant que partenaire de paix, appellent à une réévaluation honnête de son potentiel de gouvernance. Elles soulignent l'urgence de s'attaquer à cette menace pour la sécurité, et la nécessité pour Israël d'affronter directement la réalité du terrorisme soutenu par l'AP, en dépassant les échecs du passé pour adopter une approche politique plus transparente et plus réaliste. La reconnaissance de l'implication active de l'AP dans le terrorisme est, selon le rapport, cruciale pour développer des stratégies efficaces en mesure de garantir la sécurité d'Israël et la stabilité de la région.

Le rapport affirme également que l'implication des forces de sécurité de l'AP dans le terrorisme n'est pas une menace potentielle future, mais une réalité actuelle et croissante. Ces dernières mettent gravement en péril la sécurité d'Israël, rappelant les échecs qui ont conduit au massacre du 7 octobre. Cela met également en garde contre un optimisme erroné qui masquerait la possibilité que le personnel du PASF se retourne contre les civils et les soldats israéliens.

Écouter leurs propres paroles et croire qu'elles sont sincères

Regavim se décrit comme un groupe de réflexion et de recherche sur les politiques publiques à but non lucratif. Bien que les domaines de spécialisation de Regavim tournent généralement autour de la politique des terres comme expression de la souveraineté israélienne, ce rapport diffère légèrement de leur approche, en se concentrant sur les preuves de la participation active du personnel de l'AP, lequel est vivement encouragé à participer au terrorisme.

Naomi Kahn, directrice internationale de Regavim, explique que l'approche de Regavim consiste à laisser les sources de première main raconter l'histoire, soulignant qu'elles "ne disent pas ce que nous voudrions, mais emploient leurs propres mots et traduisant ce qu’elles pensent". Dans ce cas, souligne M. Kahn, il y a une combinaison de déclarations des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne elles-mêmes et des responsables de cette Autorité qui s'attribuent le mérite d'actes de terreur ou qui glorifient les terroristes. Cela fait écho aux politiques bien connues de l'Autorité palestinienne consistant à "payer pour tuer", qui encouragent et approuvent les actes de terrorisme.

Le personnel payé par l'Autorité palestinienne, qui fait partie des forces censées "lutter contre le terrorisme", commet lui-même ces actes de terreur tandis que l'Autorité palestinienne les encourage au lieu de les décrier ", ajoute M. Kahn avec colère. Il appelle également que l'Autorité palestinienne donne à des bâtiments le nom de terroristes, les glorifie et en fait des héros et des modèles pour les générations à venir. "C'est tout à fait contraire au concept des forces de police de l'Autorité palestinienne, formées, financées et armées par les États-Unis et les Européens, et cela nous oblige à remettre en question nos méthodes", ajoute-t-elle.

Interrogée sur la signification du rapport dans le contexte actuel des discussions sur la reprise du contrôle de la bande de Gaza par une Autorité palestinienne revitalisée, Mme Kahn répond : "il ne fait que mettre en évidence qu'il n'y a pas d'autorité palestinienne dans la bande de Gaza : cela montre clairement qu'il s'agit d'une lettre morte. Il n'y a rien à discuter si vous avez un dirigeant qui soutient les mêmes objectifs que le Hamas : le combat armé contre Israël et les Juifs, l’éradication d'Israël et le remplacement d'Israël par un État islamique. Je ne peux pas imaginer les mettre à la tête d'un État palestinien ; cette idée est ridicule. "

Quelles sont, selon vous, les principales conclusions du rapport ?

"Les chiffres sont absolument choquants, mais ils ne représentent qu'une infime partie de la réalité, puisqu'ils ne concernent que les actes de terrorisme avérés et publiés, commis par des personnes clairement identifiées comme étant des membres des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne. Il y en a beaucoup d'autres qui n'ont pas été appréhendés ou qui n'ont pas mis leurs plans à exécution, ainsi que d'autres encore qui n'ont pas pu être identifiés en fonction de leur position officielle", déclare Mme Kahn, qui ajoute : "Il ne s'agit que d'un échantillon d'un grand nombre d'agents de sécurité de l'AP :" Ce n’est qu’un échantillon d'une réalité bien plus vaste.

"L'étape suivante est la glorification au sein de la société. Comment pouvons-nous aboutir à une AP 'réformée' alors qu'elle ne souhaite pas s'acquitter de ses obligations ? Ce rapport choquant devrait empêcher toute personne saine d'esprit de s’endormir si elle ne veut pas assister à de nouvelles effusions de sang. Les États-Unis devraient se demander si leur argent est bien dépensé", ajoute Mme Kahn.

Elle indique également que Regavim prévoit de présenter le rapport "partout où nous le pourrons" - aux Nations unies, devant l'Union européenne, dans les ambassades en Israël et même au sein de l'administration américaine et du Capitole, afin d'exhorter les élus occidentaux à "examiner attentivement la façon dont leur argent est dépensé". Il est à espérer que d'autres liront et assimileront ce message.

"Les gens doivent commencer à prendre l'Autorité palestinienne au mot et exiger non seulement la transparence, mais aussi le respect du droit international et des objectifs pour lesquels elle a été fondée", conclut Mme Kahn.

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Références :

Dozens of Palestinian Authority security personnel involved in terror, report finds traduction Le Bloc-note

Par Ohad Merlin, Jerusalem post, le15 mars 2024

Ohad Merlin est correspondant du Jerusalem Post pour les affaires du Moyen-Orient. Ancien analyste à l'Unité des affaires de Jérusalem-Est de la municipalité de Jérusalem et attaché de presse et des médias à l'ambassade d'Israël en Jordanie, il est diplômé du collège Shalem de Jérusalem, où il s'est spécialisé dans l'islam et les études du Moyen-Orient, et de l'université Reichman, où il a obtenu une maîtrise en gouvernement, diplomatie et études des conflits.