"Les forces de l'Autorité palestinienne censées lutter contre la terreur commettent elles-mêmes des actes de terrorisme, et l'Autorité palestinienne, les encourage au lieu de les décrier "
Un rapport publié par Regavim
en début de semaine a identifié des dizaines d'exemples de personnels armés de
l'Autorité palestinienne impliqués dans le terrorisme.
Le rapport, intitulé
"Officiers
le jour, terroristes la nuit", met en lumière l'implication des forces
de sécurité de l'Autorité palestinienne (PASF)
dans des actes de terrorisme perpétrés ou projetés. Ils ont contribué à la
planification, l'assistance et l'incitation à ces actes, sans parler de leur
glorification par l'Autorité palestinienne elle-même.
Selon le rapport, 46
membres des Forces Armées Palestiniennes (FAP) ont été tués alors qu'ils commettaient
des actes terroristes visant la vie de dizaines d'Israéliens innocents. 25 de
plus ont été arrêtés et au moins sept autres ont été blessés, ce qui prouve l’existence
d’une dérive systémique dans les rangs de l'AP.
Le rapport montre que
non seulement l'Autorité palestinienne ne condamne pas le terrorisme perpétré
par ses forces de sécurité, mais qu'elle glorifie activement ces actes, en
soutenant financièrement les terroristes et leurs familles. Le rapport critique
également les institutions politiques et sécuritaires israéliennes qui auraient
dissimulé l'ampleur de l'implication des membres du PASF dans le terrorisme, ce
qui constitue un échec important en matière de renseignement et de politique.
Parmi les exemples de
cette implication dans le terrorisme figurent le lieutenant-colonel Saud Al-Titi, un officier du PASF qui a
participé à une fusillade en avril 2023 ; le
capitaine Ziad Al-Zar'ini, officier de la police des douanes de l'Autorité
palestinienne, qui a donné refuge à un terroriste du Hamas qui a assassiné les
frères israéliens Yigal et Hillel Yaniv en février 2023 ; le capitaine Hamdi Abu Dayah, un officier du PASF qui a participé à
une fusillade en avril 2023 ; Le
capitaine Hamdi Abu Dayah, officier de la police civile de l'Autorité
palestinienne, qui a tiré sur un bus civil israélien en janvier 2023 ; le capitaine Ahmad Ya'aqub Taha, membre
de l'appareil de sécurité nationale de l'Autorité palestinienne, qui a tenté de
perpétrer un attentat à la voiture piégée et à l'arme blanche contre des civils
israéliens en avril 2023, et bien d'autres encore.
Selon Regavim, les
preuves présentées dans son rapport remettent en question la légitimité de l'AP
en tant que partenaire de paix, appellent à une réévaluation honnête de son
potentiel de gouvernance. Elles soulignent l'urgence de s'attaquer à cette
menace pour la sécurité, et la nécessité pour Israël d'affronter directement la
réalité du terrorisme soutenu par l'AP, en dépassant les échecs du passé pour
adopter une approche politique plus transparente et plus réaliste. La
reconnaissance de l'implication active de l'AP dans le terrorisme est, selon le
rapport, cruciale pour développer des stratégies efficaces en mesure de
garantir la sécurité d'Israël et la stabilité de la région.
Le rapport affirme
également que l'implication des forces de sécurité de l'AP dans le terrorisme
n'est pas une menace potentielle future, mais une réalité actuelle et
croissante. Ces dernières mettent gravement en péril la sécurité d'Israël,
rappelant les échecs qui ont conduit au massacre du 7 octobre. Cela met
également en garde contre un optimisme erroné qui masquerait la possibilité que
le personnel du PASF se retourne contre les civils et les soldats israéliens.
Écouter leurs propres paroles et croire qu'elles sont
sincères
Regavim se décrit comme
un groupe de réflexion et de recherche sur les politiques publiques à but non
lucratif. Bien que les domaines de spécialisation de Regavim tournent
généralement autour de la politique des terres comme expression de la
souveraineté israélienne, ce rapport diffère légèrement de leur approche, en se
concentrant sur les preuves de la participation active du personnel de l'AP,
lequel est vivement encouragé à participer au terrorisme.
Naomi Kahn, directrice
internationale de Regavim, explique que l'approche de Regavim consiste à
laisser les sources de première main raconter l'histoire, soulignant qu'elles
"ne disent pas ce que nous voudrions, mais emploient leurs propres mots et
traduisant ce qu’elles pensent". Dans ce cas, souligne M. Kahn, il y a une
combinaison de déclarations des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne
elles-mêmes et des responsables de cette Autorité qui s'attribuent le mérite
d'actes de terreur ou qui glorifient les terroristes. Cela fait écho aux
politiques bien connues de l'Autorité palestinienne consistant à "payer
pour tuer", qui encouragent et approuvent les actes de terrorisme.
Le personnel payé par
l'Autorité palestinienne, qui fait partie des forces censées "lutter
contre le terrorisme", commet lui-même ces actes de terreur tandis que
l'Autorité palestinienne les encourage au lieu de les décrier ", ajoute M.
Kahn avec colère. Il appelle également que l'Autorité palestinienne donne à des
bâtiments le nom de terroristes, les glorifie et en fait des héros et des
modèles pour les générations à venir. "C'est tout à fait contraire au
concept des forces de police de l'Autorité palestinienne, formées, financées et
armées par les États-Unis et les Européens, et cela nous oblige à remettre en
question nos méthodes", ajoute-t-elle.
Interrogée sur la
signification du rapport dans le contexte actuel des discussions sur la reprise
du contrôle de la bande de Gaza par une Autorité palestinienne revitalisée, Mme
Kahn répond : "il ne fait que mettre en évidence qu'il n'y a pas
d'autorité palestinienne dans la bande de Gaza : cela montre clairement qu'il
s'agit d'une lettre morte. Il n'y a rien à discuter si vous avez un dirigeant
qui soutient les mêmes objectifs que le Hamas : le combat armé contre
Israël et les Juifs, l’éradication d'Israël et le remplacement d'Israël par un
État islamique. Je ne peux pas imaginer les mettre à la tête d'un État
palestinien ; cette idée est ridicule. "
Quelles sont, selon vous, les principales conclusions
du rapport ?
"Les chiffres sont
absolument choquants, mais ils ne représentent qu'une infime partie de la
réalité, puisqu'ils ne concernent que les actes de terrorisme avérés et
publiés, commis par des personnes clairement identifiées comme étant des
membres des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne. Il y en a beaucoup
d'autres qui n'ont pas été appréhendés ou qui n'ont pas mis leurs plans à
exécution, ainsi que d'autres encore qui n'ont pas pu être identifiés en
fonction de leur position officielle", déclare Mme Kahn, qui ajoute :
"Il ne s'agit que d'un échantillon d'un grand nombre d'agents de sécurité
de l'AP :" Ce n’est qu’un échantillon d'une réalité bien plus vaste.
"L'étape suivante
est la glorification au sein de la société. Comment pouvons-nous aboutir à une
AP 'réformée' alors qu'elle ne souhaite pas s'acquitter de ses obligations ? Ce
rapport choquant devrait empêcher toute personne saine d'esprit de s’endormir
si elle ne veut pas assister à de nouvelles effusions de sang. Les États-Unis
devraient se demander si leur argent est bien dépensé", ajoute Mme Kahn.
Elle indique également
que Regavim prévoit de présenter le rapport "partout où nous le pourrons"
- aux Nations unies, devant l'Union européenne, dans les ambassades en Israël
et même au sein de l'administration américaine et du Capitole, afin d'exhorter
les élus occidentaux à "examiner attentivement la façon dont leur argent
est dépensé". Il est à espérer que d'autres liront et assimileront ce
message.
"Les gens doivent
commencer à prendre l'Autorité palestinienne au mot et exiger non seulement la
transparence, mais aussi le respect du droit international et des objectifs
pour lesquels elle a été fondée", conclut Mme Kahn.
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Références :
Dozens of
Palestinian Authority security personnel involved in terror, report finds traduction Le Bloc-note
Par Ohad Merlin, Jerusalem
post, le15 mars 2024
Ohad Merlin est correspondant du Jerusalem Post pour
les affaires du Moyen-Orient. Ancien analyste à l'Unité des affaires de
Jérusalem-Est de la municipalité de Jérusalem et attaché de presse et des
médias à l'ambassade d'Israël en Jordanie, il est diplômé du collège Shalem de
Jérusalem, où il s'est spécialisé dans l'islam et les études du Moyen-Orient,
et de l'université Reichman, où il a obtenu une maîtrise en gouvernement,
diplomatie et études des conflits.