L'idée de "Palestine" est tout simplement morte et enterrée, et quels que soient leurs efforts, les politiciens occidentaux ne pourront jamais la faire revivre.
Michael Freund |
Le ministre britannique des affaires
étrangères David Cameron et, plus récemment, le président français Emmanuel
Macron ont émis cette suggestion, malgré la guerre en cours à Gaza.
Mais ce que ces estimés hommes d'État n'ont
apparemment pas compris, c'est que l'idée même d'un État palestinien n'est plus
géographiquement viable, ni moralement acceptable, ni même politiquement
tolérable pour l'écrasante majorité des Israéliens.
En clair, l'idée de "Palestine" est
morte et enterrée, et quels que soient leurs efforts, les politiciens
occidentaux ne parviendront jamais à la faire revivre.
Qu'est-ce
qui a tué l'idée d'un État palestinien ?
Tout d'abord, il y a le fait simple et indiscutable
que la population juive de Judée et de Samarie a heureusement augmenté au point
qu'aucune puissance humaine sur Terre ne pourrait la déraciner.
Le 16 février, le Conseil de Yesha,
l'organisation qui chapeaute les conseils municipaux de Judée et de Samarie, a
publié son rapport annuel sur la taille de la population juive dans ces
régions.
Selon ce document, au 1er janvier, 517.407
Juifs vivaient dans quelque 150 communautés de Judée, de Samarie et de la
vallée du Jourdain. La population totale d'Israël étant estimée à 9.842.000
personnes, cela signifie que plus d'un Israélien sur 20 vit en Judée et en
Samarie.
Il y a dix ans à peine, ce nombre était de
374.469, soit une augmentation de 38 % en dix ans seulement, ce qui constitue
une réussite phénoménale.
Malgré le terrorisme incessant des voisins
palestiniens et l'hostilité de la presse israélienne et internationale, les
communautés juives de Judée et de Samarie se sont développées et ont prospéré.
Aucune personne saine d'esprit ne peut penser
qu'une population aussi nombreuse, répartie dans autant de communautés dans
toute la région, puisse un jour être expulsée par la force. Les racines qu'ils
ont plantées sont trop profondes pour être arrachées, elles s'étendent sur
trois, voire quatre générations.
Alors que de nombreux journalistes se
plaisent à dépeindre le résident juif type de Judée et de Samarie comme un
sioniste religieux portant une longue barbe et un fusil encore plus long, les
données dépeignent une image très différente.
Selon le Conseil de Yesha, 37 % des Juifs de
ces régions sont des haredi, 37 % des sionistes religieux et 26 % des laïcs.
La population dépasse donc les frontières
socio-économiques et religieuses, avec une diversité intrinsèque qui ne fait
qu'accroître sa force et son impact sur la société et la politique
israéliennes.
En outre, à la suite du massacre du 7
octobre, il existe désormais un large consensus en Israël, toutes tendances
politiques confondues, sur le fait qu'un État palestinien ne peut et ne doit
jamais voir le jour.
Une enquête réalisée par Direct Polls et
publiée à la mi-janvier a révélé que 74 % des Israéliens s'opposent à la
création d'un État palestinien. Près de la moitié des partisans du parti Yesh
Atid de Yair Lapid ont exprimé leur opposition à un tel État, tout comme 38 %
de ceux qui ont voté pour le parti travailliste, résolument à gauche.
En d'autres termes, l'opinion publique
israélienne a connu un changement tectonique, une écrasante majorité s'opposant
désormais à l'idée de donner un État aux Palestiniens.
Cela n'est guère surprenant, compte tenu de
ce qui s'est passé le 7 octobre, ainsi que de la réponse de l'Autorité
palestinienne au massacre, laquelle aurait notamment versé des chèques aux
familles des terroristes du Hamas qui ont participé au massacre.
La nature problématique de l'AP a été
soulignée en début de semaine lorsque son Premier ministre, Mohammad Shtayyeh,
a déclaré qu'il était temps pour le monde d'oublier le massacre du Hamas.
"Il ne faut pas continuer à se focaliser
sur le 7 octobre", a-t-il déclaré lors de la conférence de Munich sur la
sécurité.
S'il est facile pour le premier ministre de l'Autorité
palestinienne de balayer d'un revers de main ce qu'a fait le Hamas, ce n'est
pas le cas pour toute personne dotée d'un cœur. Le traumatisme de cette
expérience, qui a vu le plus grand nombre de Juifs assassinés en un jour depuis
l'Holocauste, continuera de résonner chez les Israéliens jusqu'à la fin des
temps.
L'opposition généralisée à un État
palestinien a été exprimée par le gouvernement d'union nationale d'Israël, qui
a approuvé à l'unanimité, lors d'une réunion du cabinet dimanche dernier, une
déclaration aussi directe que sans ambiguïté :
"Israël
rejette catégoriquement la politique internationale en matière de droits de
l'homme.
"Israël
rejette catégoriquement les diktats internationaux concernant un règlement
permanent avec les Palestiniens", peut-on lire dans la décision du
cabinet.
"Un règlement,
s'il doit être atteint, ne sera possible que par des négociations directes
entre les parties, sans conditions préalables. Israël continuera à s'opposer à
la reconnaissance unilatérale d'un État palestinien".
La déclaration
souligne à juste titre qu'"une telle reconnaissance, au lendemain du
massacre du 7 octobre, constituerait une récompense massive et sans précédent
pour le terrorisme et mettrait en échec tout futur accord de paix".
Il s'agit là d'une réprimande courageuse et
cinglante adressée à tous ceux qui, au sein de la communauté internationale,
ont appelé à la reconnaissance d'une entité palestinienne, et d'un message sans
équivoque indiquant qu'Israël n'approuvera pas une telle démarche.
À la lumière des réalités sur le terrain en
Judée, en Samarie et à Gaza, et de l'opposition ferme et indéfectible à un État
palestinien dans l'ensemble du spectre politique israélien, il est temps que
des personnalités comme Cameron, Macron et les cinglés du département d'État
américain prennent la quantité de pilules voulue pour percevoir réalité.
Il est temps de dire adieu à l'idée de
"Palestine", car la "Palestine" n'existera tout simplement
pas.
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Références :
Palestine is dead:
No one will ever be able to make a Palestinian state, traduction Le Bloc-note
Par Michael Freund, Jerusalem Post, le 24 février 2024
Michael Freund est correspondant et chroniqueur
pour le Jerusalem Post. Natif de New York, il est diplômé de l'université de
Princeton et titulaire d'un MBA en finance de l'université de Columbia. Il vit
en Israël depuis 16 ans Il a été directeur adjoint de la communication au sein
du cabinet du Premier ministre israélien sous Binyamin Netanyahou. Il est le
fondateur et le président de Shavei Israel/Israel Returns, une organisation basée à
Jérusalem qui recherche et aide les tribus perdues d'Israël et autres
"Juifs cachés" désirant retourner à Sion.