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31 janv. 2024

On ne résout pas la faillite morale du monde avec des relations publiques, par Irwin J. Mansdorf

 La farce du "génocide" devant la Cour internationale de justice (CIJ) montre qu'il ne s'agit pas d'une lutte pour l'information, mais que les valeurs morales fondamentales sont en jeu.

Irwin J. Mansdorf

Si quelqu'un croyait encore que le problème d'Israël n'est qu'un problème de "relations publiques", il devrait revoir le déroulement de l'audience de la Cour internationale de justice (CIJ) sur l'accusation fallacieuse de "génocide" portée par l'Afrique du Sud contre l'État juif.

Les avis divergent quant à savoir si l'audience de la CIJ a été une "victoire" pour Israël ou non. Après tout, il n'a pas été demandé à Israël de cesser sa guerre contre le Hamas. Mais l'idée même qu'Israël puisse commettre un génocide devrait suffire à démontrer que ce sont les valeurs fondamentales des gens et non les explications qu'Israël peut présenter qui favorisent le jugement moral ou l'absence de jugement moral. Sur ce point, en acceptant d'entendre le "cas" de l'Afrique du Sud, la CIJ a lamentablement échoué [dans sa mission]. Les "relations publiques" israéliennes n’auraient rien pu faire à ce sujet.

L'échec de la CIJ est multiple. Tout d'abord, elle a pris au sérieux une accusation qui était tout simplement ridicule et absurde, comme toute personne raisonnable le reconnaîtrait. Pourtant, les juges, qui sont censés représenter le bien et le mal, n'ont pas su faire preuve non seulement d'un jugement juridique approprié, mais aussi de simple bon sens. Le fait que des juges formés dans des démocraties occidentales aient participé à cette farce est encore plus troublant. C’est que le traité créant la CIJ a été formulé à la suite d'un génocide perpétré contre les Juifs d'hier, mais qu'il n'a pas réussi à protéger les Juifs d'un camp qui n'en veut pas moins aux Juifs d'aujourd'hui [que celui d’hier].

Certains affirment qu'Israël doit simplement "dire la vérité" sur son combat, mais il est inconcevable que ces juges n'aient pas été pleinement conscients de la vérité. Ils s'en moquaient tout simplement. Après tout, qu'aurions-nous pu dire à ces juges qu'ils ne savaient pas déjà ?

De plus, l'incohérence et l'hypocrisie du raisonnement juridique étaient flagrantes. Les contorsions juridiques auxquelles s'est livrée la présidente de la CIJ, Joan E. Donoghue, pour expliquer pourquoi le génocide était même une possibilité, n'étaient pas évidentes. Ainsi, en 2017, elle s'était dissociée de l'opinion majoritaire de la Cour pour estimer que l'expulsion forcée par le Royaume-Uni (à la demande des États-Unis) des Chaggosiens de l'archipel des Chagos en 1968 - un acte que beaucoup considéreraient aujourd'hui comme un nettoyage ethnique - n'était pas illégal. Une norme pour les uns, une autre pour les autres.

Aucun effort de "relations publiques" ne pourra "expliquer" quoi que ce soit à un organe judiciaire censé être impartial, mais composé de juges qui n'ont pas la fibre morale nécessaire pour séparer le bien du mal. Israël doit peut-être honorer les décisions de la CIJ, mais cela ne signifie pas que ces décisions doivent être respectées.

Il est paradoxal qu'un pays récemment obsédé par des questions sur la nécessité d'un système judiciaire indépendant soit devenu l’objet d'un groupe prétendument "indépendant" qui a rendu une ordonnance provisoire qualifiée d’ "incitation au meurtre" par le président israélien Isaac Herzog. Dans une démarche ridicule, la CIJ a accusé M. Herzog, figure consensuelle en Israël connue pour sa modération et sa personnalité accommodante, de se livrer à une "incitation" en utilisant un langage que toute personne rationnelle considérerait comme approprié après le type d'attaque perpétrée par le Hamas.

Il s'agit ici d'un système de valeurs faussé, et non d'un manque d'information. Il est insensé de croire qu'après avoir subi les atrocités du Hamas, Israël devrait "expliquer" quoi que ce soit. Il est futile de continuer à essayer de convaincre des personnes dont les normes morales sont discréditées que la décapitation, le viol, l'enlèvement et le meurtre au hasard sont répréhensibles. Bien sûr, les juges de la CIJ diraient que ces actions sont terribles, mais ils n'agissent pas en fonction de cette conviction, créant ainsi une réalité dans laquelle c'est la victime et non l'oppresseur qui se trouve sur le banc des accusés.

La farce de la CIJ ne marque peut-être pas la mort de la hasbara, mais elle prouve qu'elle est sous assistance respiratoire. La moralité n'est pas quelque chose qui se vend comme un hamburger chez McDonalds. Elle est le fruit de la culture, de l'expérience sociale et de la capacité à faire preuve de courage face à la pression de la corruption.

Plutôt que d'investir de l'énergie et des ressources pour convaincre les autres, nous ferions mieux de poursuivre notre combat pour être une "lumière pour les nations" et faire ce qui est juste. Quant à ceux qui considèrent le Hamas comme une entité méritant protection, que leurs échecs moraux servent de modèle au mal.

Pour quiconque a un cœur droit et un esprit logique, c'est quelque chose qui n'a pas besoin d'être expliqué.

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Références :

Israeli ‘public relations’ will not solve the problem of the world’s moral bankruptcy traduction Le Bloc-note

Irwin J. Mansdorf, JNS, 30 janvier 2023

Irwin J. (Yitzchak) Mansdorf, docteur en philosophie, est chercheur au Jerusalem Center of Public Affairs, spécialisé en psychologie politique, et membre de la division des situations d'urgence du commandement de l'armée israélienne au front intérieur.