"On comprend que la profonde passion entre l’Union européenne et l’OLP ait été frustrée par l’élection du Hamas par les Palestiniens, bien qu’à y regarder de près les différences soient minimes entre les Chartes des deux mouvements"
Bat Yé’or |
Ainsi de la phrase de M. Josep Borrell, représentant de l’UE pour
les Affaires étrangères attribuant au Premier ministre d’Israël, Benjamin
Netanyahou, la création du Hamas. M. Borrell a-t-il lu la Charte de ce
mouvement datée de 1987, truffée de références au Coran et aux hadiths ?
Soupçonne-t-il Netanyahou d’avoir lui-même conçu ces textes religieux ?
Sait-il même que le Coran et les hadiths furent écrits bien avant l’accession
au pouvoir de Netanyahou ?
On
comprend que la profonde passion entre l’Union européenne et l’OLP ait été
frustrée par l’élection du Hamas par les Palestiniens, bien qu’à y regarder de
près les différences soient minimes entre les Chartes des deux mouvements.
Ressemblance confirmée dans la Charte du Hamas qui reconnait les similitudes,
et déclarent frères ces deux mouvements où seules divergent les tactiques pour
atteindre le même but : l’éradication de l’État d’Israël.
Le Hamas
a fleuri avec la grande période européenne d’admiration pour l’Islam, illustrée
précocement en France avec la réception triomphale de l’ayatollah Khomeiny en
octobre 1978. Cette tendance atteignit des sommets après les attentats
terroristes du 11 septembre 2001 et les foules de flagellants européens
arpentant les rues en expiant les péchés d’une Europe où le terrorisme
islamique continuait à frapper massivement les capitales.
Cette
douloureuse nostalgie de l’OLP-Fatah que M. Borrell n’a pas été le seul à
exprimer ressemble en vérité à un dépit amoureux. Ah qu’elle était belle cette
Palestine ! Si laïque, si victimaire, si christique, exhibant par ses
plaies tous les caractères hideux d’Israël, dévoilant l’essence maléfique de ce
peuple maudit – une essence si démoniaque qu’elle exonère les nazis de leurs
crimes. Car cette Palestine n’est-elle pas elle-même génocidée par
Israël ?
Durant
quarante ans, les Jacques Berque, les Edward Saïd, les Kenneth Cragg, les Naïm
Atteek et les légions de poètes, ecclésiastiques, écrivains, politiciens,
journalistes ont saigné dans leur cœur et leurs œuvres pour la Palestine arabe
dont le nom d’origine grecque est imprononçable en langue arabe et ne peut par
conséquent représenter l’origine ethnique de cette population. Ces âmes tendres
lui attribuèrent des bribes d’un passé biblique et évangélique pour en faire la
réplique souffrante des maux d’Israël, le portrait d’un Christ islamique arabe martyrisé
(Cragg) qui n’existe que dans leur imagination.
Après
ces décennies de propagande financées à coups de milliards, qu’est-ce que cette
fresque de la Palestine mode Arafat nous dit de l’UE ? Devinez… Arafat
comme son ami Edward Saïd ne furent pas des réfugiés palestiniens dépossédés
par les Juifs sanguinaires, mais des Égyptiens. Arafat fut le neveu du moufti
de Jérusalem, Amin al-Husseini, personnage extrêmement apprécié de Hitler, de
Himmler et de l’establishment nazi. Fondateur de l’islamo-nazisme le moufti fut
si populaire parmi les masses arabes qu’aucun leader arabe ni européen n’osait
l’affronter. Dans les années 1950 Nasser chargea Arafat de harceler Israël par
des attaques terroristes. A part son oncle, ses professeurs furent les nombreux
criminels nazis invités en Égypte, Syrie, Irak, qui renouèrent les liens de
l’islamo-nazisme avec l’euro-nazisme matriciel.
Telles
furent les fées qui entourèrent le berceau de la Palestine conçue et rêvée par
l’UE, destinée à expulser de l’histoire cet hideux Israël portrait du nazisme,
de l’apartheid et du racisme dont l’Europe était blanchie. Israël et son
rejeton, le christianisme enjuivé afin d’accomplir le dessein inachevé d’Hitler
et d’implanter dans al-Kods libéré le Califat universel.
Grâce
soient rendues à mon Créateur de ne pas m’avoir fait politicien mais un humble
scribe observateur des tristes passions humaines.
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Références :
Histoire d’amour triste , le 21 janvier 2024
Reproduction autorisée : © Bat Ye’or pour Dreuz.info.
Bat Yé’or est une historienne d’origine égyptienne dont les travaux sur la dhimmitude, la condition des Juifs et des chrétiens sous l’Islam, marquent la recherche contemporaine concernant cette doctrine/religion, sa sociologie et son histoire. Elle aussi contribué à l’histoire du renversement des rapports de domination entre le monde arabe et l’Europe dans son magistral « Eurabia ; l’axe euro-arabe » À présent c’est la longue histoire du siècle précédant ces événements qu’elle nous raconte avec une fresque en trois volumes, « Bien-aimés les souffrants… », qui commence en 1818 au Caire (premier roman), puis Moïse, 1818-1882, et s’achèvera quand débuteront les premières guerres israélo-arabes.