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29 mai 2024

La marche rapide de l'Iran vers la bombe nucléaire, par la rédaction du Wall Street Journal

Joe Biden tente de dissimuler que Téhéran se dirige vers une arme nucléaire au rythme qu'il a été libre de choisir.

 

Centrifugeuses à Natanz (Iran)

L'Iran continue de faire des progrès substantiels dans sa marche rapide vers une arme atomique, suggère un rapport de l'ONU divulgué lundi, et qu'est-ce qu'ils vont nous dire ensuite, qu'il y a des jeux d'argent chez Rick's ? Et pourtant, l'administration Biden veut cacher cette effrayante vérité au monde entier en cette année électorale.

Un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a conclu que l'Iran a augmenté son stock d'uranium de qualité quasi militaire à 142,1 kilogrammes, soit une augmentation de 20,6 kilogrammes depuis la dernière estimation de l'AIEA en février. Cette quantité sera suffisante pour fabriquer trois ogives une fois que l'Iran aura achevé le processus technologiquement simple d'enrichissement de son stock, qui passera de 60 % à 90 %.

Nous disons « sera » plutôt que « devrait », car il n'est pas sérieusement contesté que l'Iran a l'intention de rejoindre le club des pays dotés armes nucléaires. Il convient toutefois de préciser qu'il ne s'agit que de l'uranium enrichi dont le reste du monde a connaissance. Depuis des années, Téhéran contrecarre les efforts de l'AIEA pour inspecter le programme nucléaire, alors que les mollahs prétendent qu'ils n'ont pas un tel programme, ce qui constitue l'une des principales failles de l'accord nucléaire malencontreux conclu par Barack Obama en 2015.

On pourrait penser que les États-Unis souhaitent que les informations de l'AIEA soient publiées pour faire pression sur le régime. Mais le WSJournal rapporte que l'administration Biden a demandé aux alliés européens d'éviter de censurer l'Iran pour ces violations de l'accord de 2015 lorsque le conseil d'administration de l'AIEA se réunira en juin.

Les progrès nucléaires de Téhéran sont devenus si alarmants qu'ils inquiètent la France et le Royaume-Uni, qui ont participé avec enthousiasme aux négociations d'Obama. Mais l'administration veut masquer la vérité pour ne pas provoquer l'Iran en défiant les mollahs sur leur programme nucléaire. La Maison Blanche ne veut pas d'une nouvelle crise internationale avant les élections de novembre.

Mais que craignent les États-Unis ? Que l'Iran, une fois libéré, arme le Hamas et le Hezbollah pour qu'ils lancent des attaques génocidaires contre Israël, ou qu'il lance pour la première fois un missile direct contre cet allié américain ? Que Téhéran puisse armer les combattants houthis au Yémen pour qu'ils perturbent la navigation mondiale dans la mer Rouge ? Ou que les mollahs pourraient envoyer des missiles et des drones à la Russie pour qu'elle les utilise en Ukraine ? Ou encore donner le feu vert aux milices chiites pour attaquer les troupes américaines en Syrie, en Irak et en Jordanie ?

L'Iran a déjà fait tout cela l'année dernière, censure nucléaire ou pas. Le fait de minimiser les progrès nucléaires de l'Iran ne fait pas disparaître le problème. Le président Biden a prétendu être meilleur en politique étrangère que Donald Trump, qui s'est retiré de l'accord nucléaire avec l'Iran conclu sous l'ère Obama, un pacte qui s'est heurté à une opposition constante et bipartisane au Congrès. Mais la stratégie de M. Biden, si on peut l'appeler ainsi, consiste à laisser Téhéran escalader, escalader et escalader, puis à apaiser, apaiser et apaiser.

L'importance du dernier rapport de l'AIEA c’est que si M. Biden temporise jusqu'en novembre, Téhéran ne fera pas de même. Il faut s'attendre à ce que le rythme de l'enrichissement se poursuive. La prochaine administration, qu'elle soit dirigée par M. Biden ou par quelqu'un d'autre, héritera d'un Iran enhardi et disposant de plus d'uranium enrichi.

L'un des principaux défauts du pacte d'Obama était qu'il laissait Téhéran libre de se lancer dans la fabrication d'une bombe à l'expiration de l'accord. Grâce à l'administration Biden, les mollahs n'auront peut-être même plus besoin de transpirer, puisque le président Biden leur permet de trotter vers une arme nucléaire au rythme de leur choix.

Le régime iranien est plus riche qu'il ne l'était lorsque M. Biden est entré en fonction et qu’il a cessé d'appliquer les sanctions ; plus agressif qu'il ne l'était lorsque M. Biden n'a pas réagi à son terrorisme ; et beaucoup plus proche de l'arme nucléaire. Il est difficile d'imaginer un échec politique plus complet.

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Références :

Iran’s Brisk Walk to a Nuclear Bomb

Par La rédaction du Wall Street Journal, le 28 mai 2024