Joe Biden tente de dissimuler que Téhéran se dirige vers une arme nucléaire au rythme qu'il a été libre de choisir.
Centrifugeuses à Natanz (Iran) |
L'Iran continue de faire des
progrès substantiels dans sa marche rapide vers une arme atomique, suggère un
rapport de l'ONU divulgué lundi, et qu'est-ce qu'ils vont nous dire ensuite, qu'il
y a des jeux d'argent chez Rick's ? Et pourtant, l'administration Biden veut
cacher cette effrayante vérité au monde entier en cette année électorale.
Un rapport de l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA) a conclu que l'Iran a augmenté son
stock d'uranium de qualité quasi militaire à 142,1 kilogrammes, soit une
augmentation de 20,6 kilogrammes depuis la dernière estimation de l'AIEA en
février. Cette quantité sera suffisante pour fabriquer trois ogives une fois
que l'Iran aura achevé le processus technologiquement simple d'enrichissement
de son stock, qui passera de 60 % à 90 %.
Nous disons « sera » plutôt
que « devrait », car il n'est pas sérieusement contesté que l'Iran a
l'intention de rejoindre le club des pays dotés armes nucléaires. Il convient
toutefois de préciser qu'il ne s'agit que de l'uranium enrichi dont le reste du
monde a connaissance. Depuis des années, Téhéran contrecarre les efforts de
l'AIEA pour inspecter le programme nucléaire, alors que les mollahs prétendent
qu'ils n'ont pas un tel programme, ce qui constitue l'une des principales
failles de l'accord nucléaire malencontreux conclu par Barack Obama en 2015.
On pourrait penser que les États-Unis
souhaitent que les informations de l'AIEA soient publiées pour faire pression
sur le régime. Mais le WSJournal rapporte que l'administration Biden a demandé
aux alliés européens d'éviter de censurer l'Iran pour ces violations de
l'accord de 2015 lorsque le conseil d'administration de l'AIEA se réunira en
juin.
Les progrès nucléaires de
Téhéran sont devenus si alarmants qu'ils inquiètent la France et le
Royaume-Uni, qui ont participé avec enthousiasme aux négociations d'Obama. Mais
l'administration veut masquer la vérité pour ne pas provoquer l'Iran en défiant
les mollahs sur leur programme nucléaire. La Maison Blanche ne veut pas d'une
nouvelle crise internationale avant les élections de novembre.
Mais que craignent les
États-Unis ? Que l'Iran, une fois libéré, arme le Hamas et le Hezbollah pour
qu'ils lancent des attaques génocidaires contre Israël, ou qu'il lance pour la
première fois un missile direct contre cet allié américain ? Que Téhéran puisse
armer les combattants houthis au Yémen pour qu'ils perturbent la navigation
mondiale dans la mer Rouge ? Ou que les mollahs pourraient envoyer des missiles
et des drones à la Russie pour qu'elle les utilise en Ukraine ? Ou encore
donner le feu vert aux milices chiites pour attaquer les troupes américaines en
Syrie, en Irak et en Jordanie ?
L'Iran a déjà fait tout cela
l'année dernière, censure nucléaire ou pas. Le fait de minimiser les progrès
nucléaires de l'Iran ne fait pas disparaître le problème. Le président Biden a
prétendu être meilleur en politique étrangère que Donald Trump, qui s'est
retiré de l'accord nucléaire avec l'Iran conclu sous l'ère Obama, un pacte qui
s'est heurté à une opposition constante et bipartisane au Congrès. Mais la
stratégie de M. Biden, si on peut l'appeler ainsi, consiste à laisser Téhéran
escalader, escalader et escalader, puis à apaiser, apaiser et apaiser.
L'importance du dernier
rapport de l'AIEA c’est que si M. Biden temporise jusqu'en novembre, Téhéran ne
fera pas de même. Il faut s'attendre à ce que le rythme de l'enrichissement se
poursuive. La prochaine administration, qu'elle soit dirigée par M. Biden ou
par quelqu'un d'autre, héritera d'un Iran enhardi et disposant de plus
d'uranium enrichi.
L'un des principaux défauts
du pacte d'Obama était qu'il laissait Téhéran libre de se lancer dans la fabrication
d'une bombe à l'expiration de l'accord. Grâce à l'administration Biden, les
mollahs n'auront peut-être même plus besoin de transpirer, puisque le président
Biden leur permet de trotter vers une arme nucléaire au rythme de leur choix.
Le régime iranien est plus
riche qu'il ne l'était lorsque M. Biden est entré en fonction et qu’il a cessé
d'appliquer les sanctions ; plus agressif qu'il ne l'était lorsque M. Biden n'a
pas réagi à son terrorisme ; et beaucoup plus proche de l'arme nucléaire. Il
est difficile d'imaginer un échec politique plus complet.
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Références :
Iran’s
Brisk Walk to a Nuclear Bomb
Par La rédaction du Wall Street Journal, le 28 mai 2024